En janvier 2023, la Direction du Cirad souhaite mettre en place un badgeage dématérialisé. Pour la CFDT, les aspects techniques et éthiques de ce type de badgeage doivent être particulièrement analysés avant d’être retenus.
Notre société entre dans une ère où le contrôle globalisé dématérialisé s’installe à tous les niveaux de la vie, que ce soit au travail ou dans la vie privée. Ce contrôle est petit à petit accepté par tout le monde (de par des contraintes “compréhensibles”, ponctuelles mais qui se cumulent, pour le Cirad, c’est à cause d’un nouveau logiciel) ce qui fait courir le risque de faire reculer nos libertés individuelles à terme du fait, 1) de l’avancée des nouvelles technologies, et 2) de l’association qui est de plus en plus fréquente de ce contrôle généralisé avec les données biométriques.
Les données collectées (attributaires, géographiques et biométriques), les moyens de collecte (ordinateur ou smartphone, ce merveilleux outil étant tout de même la panacée de l’omniprésence à l’échelle individuelle des moyens de contrôle) et les capacités de traitement des systèmes d’information sont toujours plus croissants. C’est aujourd’hui un problème fondamental de liberté individuelle que nous devons tous appréhender dans sa globalité et surtout dans le temps. C’est pour cela que la CFDT demande qu’un groupe de travail soit créé pour travailler sur ces questions de fond liées au badgeage dématérialisé.
En effet, aujourd’hui, le badgeage au Cirad est déjà porteur de beaucoup d’informations de par la localisation de la pointeuse utilisée, puis de la combinaison de chiffres et touches de couleur. Avec le télétravail, tout pointage sera lié à une adresse IP personnelle, chez vous ou ailleurs, ce qui permettrait de vous identifier dans l’espace et le temps. Vient ensuite la question de l’authentification de celui qui badge, les solutions biométriques étant les seules techniques empêchant la fraude. Et qui aurait le contrôle de l’application installée ?
Et sur la forme, de façon plus anecdotique, avant, on “badgeait” en poussant la porte du bâtiment, demain on badgera devant notre écran, une fois dans notre bureau et installé, l’ordinateur allumé, après s’être authentifié et prêt à travailler. Enfin, la CFDT a enfin un très gros doute sur le fait que ce soit un dispositif volontaire… Si un·e salarié·e n’est pas volontaire, il ou elle perdra le badgeage. Cette personne sortira individuellement de l’Accord ARTT et donc, perdra la capacité de récupérer réellement ses heures travaillées en plus… Pour certains, c’est bien, pour d’autres c’est moins bien, notamment ceux qui subissent des pressions de leur hiérarchie ou de leur charge de travail.
La question du badgeage n’est pas simplement un problème technique à résoudre, c’est une réelle remise en cause de l’accord ARTT signé en 2000 et nous avons toutes et tous à mesurer les avantages, les inconvénients et les risques qu’un nouveau système pourrait induire. C’est ce que la CFDT compte faire en ouvrant le débat avec vous.