Depuis plus de 18 mois, la Direction du Cirad et les Organisations Syndicales du Cirad sont en négociation pour aller vers une réforme de la mobilité géographique au Cirad (demandée par les Tutelles).
Nous sommes arrivés à un stade des négociations où cette réforme permet de diversifier le public d’expatrié.e.s et commence à rendre plus attrayante la mobilité géographique au Cirad, notamment pour les femmes et les jeunes collègues, tout en favorisant les nouveaux départs, à mieux intégrer la dimension familiale et notamment le ou la conjoint.e. Ces évolutions sont positives et la délégation CFDT est à l’origine d’une grande partie de ces avancées.
Mais les objectifs initiaux sont encore loin d’être tous atteints et la CFDT souhaite que cette réforme ne laisse pas de côté de nombreux sujets qui sont au cœur des préoccupations des salarié.e.s en mobilité à l’étranger : accompagnement des salarié.e.s et des familles, prise en compte de la complexité du contexte de mobilité dans l’avancement, mise en cohérence de certaines indemnités et surtout simplification des frais liés à l’habillage.
Pourquoi cela ? C’est à cause du dogme du coût constant annoncé en 2019 (dans un autre monde) pour mener cette réforme, et aussi à cause de la précipitation récente de la DG pour signer cet accord. En effet, en lien avec la fin prochaine du mandat du PDG et du départ annoncé du DGD-RD actuel, la Direction générale a souhaité aboutir rapidement à un accord sur le volet indemnitaire. Et la Direction est malheureusement, pour l’instant, suivie par les autres organisations syndicales…
Pour la délégation de la CFDT, signer dans la précipitation n’est pas une bonne idée. Nous regrettons vivement qu’il ait été impossible d’attendre de voir comment la mobilité géographique allait évoluer du fait de la période actuelle d’incertitudes fortes sur le sujet des mobilités internationales.
Qui est aujourd’hui en capacité de dire comment va évoluer la conception de la mobilité par les salarié.e.s du Cirad, après cette crise Covid et les longues situations de blocages vécues par certains, ou toujours en cours pour de nombreux autres? Quid des nouvelles modalités de partenariats à mettre en place, du transport aérien dont les modalités vont probablement changer en profondeur, de la stratégie vaccinale dans les pays en voie de développement lorsque, dans les pays dit développés, celle-ci patine ?
La crise actuelle ne permet pas d’avoir une vision claire de l’avenir. Est-ce vraiment la priorité au Cirad que de réformer la mobilité géographique et ceci sans délais ? La chute des effectifs d’expatrié.e.s est déjà observée ces 3 dernières années. Cette réforme à coût constant « imposé par les tutelles » associée à la règle des “50k€” instaurée (dans un monde sans covid) par la Direction générale pour accepter une mobilité aura de graves conséquences sur la mobilité au Cirad.
Si la réforme de la mobilité au Cirad, telle qu’elle est actuellement proposée est mise en œuvre aujourd’hui, si les autres syndicats signent cette réforme, il n’y aura plus aucun levier de négociation pour s’adapter au monde de demain, ni d’ailleurs pour simplifier la mobilité au Cirad et pour qu’elle soit pleinement attractive avant de nombreuses années. On ne réforme pas la mobilité tous les 10 ans ! C’est grave, la mobilité géographique est le pilier du Cirad, sa différence. Aidez-nous à faire comprendre que ce n’est pas le moment d’engager le Cirad sur ce chemin tant que nous ne savons pas où va le monde, ni la pandémie actuelle et ses conséquences. Parlez-en !