« Mieux vaut mettre de l’argent de côté plutôt que de cotiser pour un système qui n’existera même plus quand j’aurai l’âge d’être à la retraite ! »
« La retraite, et alors ? Je n’en bénéficierai même pas ! »
« Entre tous ces différents régimes, on n’y comprend rien ! »
« Le débat sur les retraites, c’est un truc de vieux ! »
Pensées tout bas, dites haut et fort ou juste entendues, ces expressions vous sont à coup sûr familières. Quand on est loin de la retraite, le sujet est au mieux prématuré, au pire plié d’avance. Et pourtant, que vous soyez salarié, étudiant, chômeur, stagiaire, le débat sur les retraites vous concerne !
Et pourquoi ?
- Parce que les décisions qui sont prises aujourd’hui auront un impact sur les retraites de demain, donc les vôtres.
- Parce que la réforme que veut imposer le gouvernement va obliger tout le monde à bosser jusqu’à 62 ans.
Mais on va devoir bosser plus longtemps, c’est évident ! On vit plus longtemps, et en bonne santé. C’est une bonne nouvelle. Dans le même temps, le financement des retraites est dans le rouge. Alors soyons clairs :
- la CFDT considère qu’une réforme des retraites est nécessaire,
- la CFDT n’a pas de complexe à dire que si nous vivons plus longtemps, il nous faudra travailler plus longtemps.
Mais à certaines conditions !
Le projet du gouvernement va-t-il résoudre nos problèmes ?
Non, car sa réforme est injuste et inefficace :
- Le recul de l’âge de la retraite de 60 à 62 ans met tout le monde dans le même sac. Ceux qui commencent à travailler à 18 ans cotiseront 44 ans. Ceux qui commencent à 21 ans cotiseront 41,5 ans. Cherchez l’erreur…
- Ceux qui ont un métier pénible devront faire la preuve qu’ils subissent 20 % d’invalidité à 60 ans pour partir plus tôt. La belle affaire !
- L’effort pour redresser le système pèse à 85 % sur les salariés et les fonctionnaires. Seulement 15 % sur les revenus du capital. En plus, le gouvernement fait main basse sur le Fonds de réserve des retraites, justement créé pour faire face au choc démographique de 2020/2030…
- On n’a aucune amélioration dans la prise en compte des périodes de stage, de maladie, de chômage, de même que pour les carrières fractionnées (public, privé,…)…
Au final, non seulement cette réforme ne clarifie rien pour les jeunes d’aujourd’hui, mais elle compromet leur retraite de demain.