L’un des piliers du Cirad est la mobilité géographique. Des négociations sont en cours depuis l’année dernière afin de repenser les règles qui gèrent l’expatriation au Cirad. La volonté de la Direction était de supprimer l’ancienneté dans le calcul de la principale indemnité d’expatriation afin de dégager une enveloppe annuelle de plus 2M€. L’objectif est de créer de nouvelles indemnités et de mieux prendre en compte la structure familiale en intégrant la question du conjoint pour favoriser notamment le départ en expatriation de chercheurs et chercheuses juniors.
La CFDT a été particulièrement active dans cette négociation. En effet, les temps ont changé et il était effectivement impératif de considérer l’expatriation et ses impacts au niveau de la cellule familiale pour redynamiser l’expatriation au Cirad. Aussi, la CFDT, syndicat progressiste, a été force de proposition sur de nombreux points qui sont aujourd’hui acceptés par tous les négociateurs, y compris par la Direction générale:
- Une indemnité d’éloignement basée sur un indice unique et donc non catégoriel, afin de favoriser le départ des collègues récemment arrivé.e.s au Cirad,
- Augmentation significative de l’indemnité familiale pour que le conjoint puisse financer sa cotisation retraite à la CFE, et ceci sans condition de ressource (comme par exemple un emploi en contrat local),
- Création d’une prime pour chaque nouveau départ en expatriation,
- Création d’une équipe RH dédiée à l’accompagnement des expatriés (pour faciliter les départs, l’arrivée dans le pays d’affectation ainsi que les retours).
D’autres points portés par la CFDT, mais moins partagés par les autres négociateurs, sont encore en discussion, comme la suppression du seuil des 10 ans pour le calcul de l’indemnité familiale liée aux enfants (compensant notamment la perte des allocations familiales), ou bien la mise en œuvre de cette réforme dans une durée qui fait sens et qui ne dilue pas ses effets dans le temps.
Au côté des autres syndicats, nous avons soutenu la création d’une prime pour accompagner les salarié.e.s en situation de monoparentalité, la facilitation de l’utilisation de l’enveloppe Billets-Congés,…
Enfin, la question des forfaitisations (déménagement, mobilier, loyer,…) n’est actuellement plus d’actualité pour ces négociations pour des raisons pragmatiques que la CFDT reconnaît, du fait de questions fiscales, mais aussi de l’impossibilité à ce jour d’aboutir à des règles simples sur des critères objectivés (indices), ceci sans que les expatrié.e.s ne soient financièrement pénalisé.e.s.
La CFDT, comme les autres partenaires sociaux, reste aussi soucieuse que ces mesures ne soient pas contre productives pour l’expatriation des chercheur.e.s séniors. La CFDT saura aussi relativiser les impacts de cette réforme de façon à ce qu’il n’y ait pas de “grands perdants” et que les chercheur.e.s juniors et les conjoints restent l’objectif premier de cette refonte de la mobilité géographique. Le collectif Cirad doit bénéficier d’une nouvelle dynamique d’expatriation et partenariale et doit pouvoir répondre aux enjeux stratégiques aux cotés des pays du Sud.