La CFDT a condamné lundi la destruction volontaire de pieds de vigne transgénique le week-end dernier à l’unité de Colmar de l’Institut de Recherche agronomique (Inra), dénonçant une “action antidémocratique” et la “destruction d’un outil de recherche”.
“Cette action antidémocratique compromet plusieurs années de recherche. Elle doit donner lieu à une condamnation ferme par les pouvoirs publics”, a estimé la confédération dans un communiqué, ajoutant que “cette destruction est aussi celle d’un outil de travail des chercheurs de l’Inra”. Soulignant que l’Inra avait “toutes les autorisations officielles pour ces essais qui se menaient en accord avec les acteurs de la filière viticole et visaient par transgénèse à lutter contre une maladie dévastatrice pour la vigne”, la CFDT a assuré que “cette recherche est vitale pour l’avenir et les emplois liés à la viticulture et “tenait compte du principe de précaution”. “L’expertise française sur les plantes génétiquement modifiées est déjà en retard. L’affaiblir encore c’est prendre le risque de laisser aux multinationales, notamment nord-américaines, le contrôle du monde de la transgénèse”, selon ce communiqué de Patrick Pierron, secrétaire national chargé de la recherche, du développement durable, des politiques industrielles.
Selon les gendarmes, une soixantaine de faucheurs venus de toute la France ont saccagé tôt dimanche matin 70 pieds de vigne transgénique dans un champ de l’unité de Colmar de l’Inra, dont le président a porté plainte. Les recherches portaient sur le court-noué, une maladie virale présente dans la quasi-totalité des régions viticoles du monde où elle provoque la mort des vignes et rend les terres impropres à la viticulture.